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Yvon Le Gall

Yvon Le Gall

Yvon Le Gall est un illustrateur ayant travaillé sur les premiers romans de Philippe Ebly.

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Biographie

(par sa fille Clotilde Le Gall, mars 2009)

Yvon Le Gall est né à Huelgoat dans le Finistère en 1934. Il est le fils d’un artisan boulanger et d’une mère au foyer.

Alors qu’Yvon a 18 mois ses parents s’installent à Levallois Perret où il passe toute sa jeunesse. Il fait l’Ecole des Arts Appliqués à Paris de 1949 à 1953 et obtient son diplôme de fins d'études supérieures.

Au départ de sa carrière, il travaille dans un atelier de dessins de tissus jusqu'à son service militaire qui a duré 27 mois en Allemagne puis au Maroc et en Algérie. Il en revient en septembre 1957, anti-militariste.

A cette époque, il travaille un mois en dessins de tissus et abandonne très vite. Il se marie avec Geneviève Daudigny qui sort elle-même de l’école des filles des Arts Appliqués. Ils partagent tous les deux le goût de l’art.

Yvon Le Gall décide de s'orienter vers la publicité. Il postule donc à l’Etablissement GIRDAN dans le 17ème arrondissement de Paris où il travaille de 1957 à 1959. Puis, il entre à MOTO REVUE de 1959 à 1964 où il crée aussi bien les publicités que les couvertures de la revue. Il dessine des moteurs en vues éclatées et réussi à faire paraitre dans chacune des revues une BD de sa création : le personnage est « PASSAFOND ».

A l’époque, il essaie pour la première fois de se mettre à son compte et crée une nouvelle B.D. qui parait dans le journal SPIROU en 1965 : « Défense de stationner ». SPIROU le recontacte pour poursuivre une collaboration. Trop tard : il a déjà repris un travail salarié chez ADEP de 1964 à 1966, où il fait la publicité pour les cosmétiques : Jeanne Gatineau.

De janvier 1967 à avril 1971, il travaille au service publicitaire de MICHELIN. Là aussi, il fera affiches, dépliants humoristiques, dessins de pneus. Ses affiches sont sûrement les plus créatives et inventives que l’entreprise ait eu à faire paraître. Aujourd’hui nombreuses sont celles qui trônent encore chez certains garagistes (elles ont été publiées sur des plaques de tôle). Rares sont les gens de sa génération qui ne se souviennent pas de l’affiche géante placardée dans tout Paris avec un Saint Bernard munie d’un collier portant un pneu Michelin ! Le musée de la publicité expose des affiches que Michelin a fournies après le décès d’Yvon Le Gall.

A partir de 1971, son état de santé le pousse à se mettre à son compte, il est présent à la maison et ses trois enfants en profitent pleinement.

C’est alors qu’ils prendront tous le goût pour le dessin et la peinture, et l’art plastique grâce à leur mère.

Yvon Le Gall illustre des ouvrages, des jeux pour les maisons d’édition HACHETTE, NATHAN, CASTERMANN, FLAMMARION, SELECTION DU READER DIGEST, GAUTIER LANGUEREAU.

Il participe aux illustrations de bibliothèques vertes dont l’auteur Philippe EBLY a écrit « Les conquérants de l’impossible », mais d’autres auteurs aussi. Il illustre des guides, de puzzles pour enfants, de plans de parcs de Paris, des livres-jeux avec Alain Grée, des jeux éducatifs pour enfants, de contes et légendes, et de contes internationaux...

Il adapte deux grands classiques en bandes dessinées pour Flammarion : « Tartarin de Tarascon » et « le Tour du monde en 80 jours ». Il ne fera que la couverture de « L’ile au trésor ».

Il travaille avec P. Miquel sur la réalisation du premier exemplaire de LA VIE PRIVEE DES HOMMES : « Au temps des légionnaires Romains ».

Il écrit et illustre lui-même une histoire pour enfant qui s’intitule « Prenez Garde au dindon ». Les planches qu’il a colorisé à la gouache sont magnifiques et de grande qualité, mais l’éditeur accepte de publier cette histoire si elle est faite à l’aquarelle car c’est la mode à cette époque. Aussi, l’histoire sera re-colorisée et publiée après son décès par Geneviève LE GALL.

En règle générale, les mises en pages de ses illustrations sont remarquables, équilibrées et systématiquement fortes du message à passer ; c’est l’une de ses grandes qualités professionnelles et artistiques. L’un de ses chefs d’œuvres d’illustrations est les contes et légendes du monde entier publié par Fernand NATHAN en 1975. Les illustrations sont réalisées avec des encres de couleurs et sont d’une grande beauté. Ce livre n’a pas marché, il a été mis au pilon très vite et les originaux n’ont malheureusement pas été rendus à Yvon Le Gall.

Il est décédé trop vite à l’âge de 50 ans des suites d’une maladie qui l’a fait souffrir pendant 20 ans. Il n’a malheureusement pas pu poursuivre les collections engagées. Seuls « la vie privée des hommes » continue à être republiée régulièrement avec les illustrations d’origine.

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Livres illustrés

Les conquérants de l'impossible

Les Évadés du temps

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Hommage

Par Philippe Ebly

Il y a 24 ans( juin 1984) déjà qu'Yvon Le Gall nous a quittés, et je ne puis penser sans une grande émotion à un certain jour de décembre 1971 où j'ai feuilleté le premier exemplaire de Destination Uruapan...

Un auteur donne rarement une description complète de ses personnages, car le lecteur n'aime pas les détails superflus. En commençant son travail, l'illustrateur se trouve donc en face d'une feuille blanche, et il doit imaginer presque tout. Il doit sentir les personnages, leur donner un visage, comprendre leur caractère, deviner ce que l'auteur ne pouvait écrire - et c'est loin d'être facile... Je n'oublierai jamais combien j'ai été ému, ce jour-là, en découvrant dans les premières pages les visages de Serge, Raoul et Marc, et plus tard celui de Xolotl. Au premier coup d'oeil, j'ai senti que ces quatre garçons étaient vrais, qu'ils ne pouvaient avoir un autre visage que celui que leur avait donné Yvon Le Gall... Dans la même fraction de seconde, j'ai compris que chacun les accepterait comme moi et que, grâce à l'imagination et au talent d'Yvon Le Gall, chaque jeune lecteur aimerait ces quatre garçons et qu'ils voudrait partager leurs aventures...

Dès que j'ai pu, j'ai dit à Yvon Le Gall tout le bien que je pensais de ses personnages. Nous avons aussitôt sympathisé, nous nous sommes revus, nous avons longuement parlé et j'ai pu me rendre compte qu'Yvon Le gall avait non seulement un grand talent, mais aussi qu'il était bon et généreux. Merci d'avoir tant donné aux jeunes, Yvon Le Gall. Aucun lecteur des premières années ne vous oubliera jamais...

Philippe Ebly, correspondance privée, 29/09/2003

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